Aller au contenu

 

L'épicerie Délices des Nations : pour voyager sans se déplacer

Fils de boulanger, le Libanais Mohamed Elmir est arrivé au pays en 1976, à l'âge de 21 ans. Quatorze mois plus tard, il fondait l'entreprise qui allait devenir l'épicerie Délices des Nations, dont la réputation n'est plus à faire.
Fils de boulanger, le Libanais Mohamed Elmir est arrivé au pays en 1976, à l'âge de 21 ans. Quatorze mois plus tard, il fondait l'entreprise qui allait devenir l'épicerie Délices des Nations, dont la réputation n'est plus à faire.

Delphine Naum

Nichée au centre-ville de Sherbrooke, l'épicerie de Mohamed Elmir propose à ses fidèles clients mille et un voyages culturels... sur place.

Fils de boulanger, originaire du Liban, Mohamed Elmir est arrivé au pays en 1976, à l'âge de 21 ans. Il a choisi le Québec car l'un de ses frères y habitait.  À l'époque, Monsieur Elmir maîtrisait déjà bien le français. Sherbrooke, animée par son université et ses quelques communautés culturelles, lui semblait être l'endroit idéal pour se lancer en affaires. «Je désirais fonder un commerce en alimentation et le type d'épicerie que j'entrevoyais n'existait pas.»

Il occupe d'abord un emploi de soudeur. «Dès les premiers mois, je disais à mes compagnons de travail : “Je suis avec vous pour un an ou deux et, après, je vais me lancer en affaires”.» Quatorze mois plus tard, Mohamed Elmir ouvrait, avec son frère et un ami, l'épicerie Délices d'Orient, l'ancêtre de Délices des Nations. «On était des pionniers, se rappelle-t-il. Il y avait des besoins à combler.» Parmi ceux-ci, le fait de permettre aux différentes communautés culturelles de trouver à Sherbrooke des produits provenant de leur pays d'origine. «En tant qu'immigrant, la première chose dont j'ai besoin pour m'épanouir et pour vraiment m'installer dans un endroit, c'est de pouvoir retrouver la nourriture à laquelle je suis habitué.»

L'épicerie internationale Délices des Nations ne s'adresse pas seulement à une clientèle immigrante, bien au contraire. Du riz minute au riz basmati, du cheddar aux fromages au lait cru, il y a tout un monde auquel de nombreux Sherbrookois se sont initiés. 

La majorité des quelque 25 employés de Mohamed Elmir proviennent de diverses communautés; c'est qu'ils détiennent un savoir-faire essentiel à la préparation des produits vendus à l'épicerie. «Ici, sur la même table de travail, il y a un Serbe et un Bosniaque, un Libanais chrétien et un musulman. Ils apprennent à se connaître et à se respecter. Personne ne se sent étranger ici», dit fièrement Monsieur Elmir, qui a lui-même commencé dans les cuisines.

«Les plus grands plaisirs de la vie, c'est de voyager et de bien manger; moi, j'offre les deux en même temps!»